« passe-montagne »

sana#3 « passe-montagne » (spectacle musical) 2017-2018

Au commencement, il y avait des dessins, des mots et des phrases sur les murs de l’hôpital en ruine, tels des messages rupestres laissés par les derniers occupants des lieux qui disaient la révolte et le chagrin au moment de partir. Puis une exploration sonore du bâtiment, la résonance des voix dans les volumes de ses espaces aux quatre vents. Et puis le vécu des musiciens qui avaient joué avec les patients de l’hôpital avant la délocalisation.
Et la rencontre avec des habitants, des soignants et d’anciens usagers, des paroles de témoins enregistrées. Et aussi des textes d’archives revisitées. Et encore les chants d’autres peuples des montagnes, répertoire musical de Véronika. Et surtout un chœur de 30 personnes, elles-mêmes habitantes du plateau ou de la vallée ou de la montagne en face, tout.e.s ayant un lien intime avec le lieu.
À la fin, le désir de faire écho au souffle, aux murmures et aux cris passés.Une polyphonie pour pousser un chant collectif comme un rituel d’adieu.

Une version in situ est née du travail de recherche et création musicale mené lors de cette troisième année de résidences est mise en forme dans le recto de l’édition sana#3. Puis une version scénique a été créée au delà des résidences « les sana », avec d’autres partenaires (Espace Paul Jargot) en octobre 2018.

Août 2017 – résidence in situ dans le bâtiment du CMUDD (ancien sana des étudiants) à Saint-Hilaire-du-Touvet

Novembre 2017 – résidence à la salle hors sac de Saint-Hilaire-du-Touvet 

Juin 2018 – répétitions et première in situ devant le bâtiment de Rocheplane (ancien sana des métallurgistes) à Saint-Hilaire-du-Touvet

Photographies de Adeline Raibon, Sandra Moreaux et Bruno Lavit

 

Version scénique du Passe-montagne, en photos, en chants, et l’édition qui a été réalisée à la clôture de cette résidence. 

“ à l’époque des paquebots”

La série radiophonique « A l’époque des paquebots » (13 épisodes) a été diffusée sur Radio Grésivaudan d’octobre 2018 à avril 2019, elle est disponible à la réécoute sur la page dédiée du site d’Eve Grimbert Radio-Okami.

À l'époque des paquebots - épisode 1

par Ève Grimbert | Bruno Jourdan et Guy Raibon

À l'époque des paquebots - épisode 2

par Ève Grimbert | Jean-Pierre étudiant au sanatorium

À l'époque des paquebots - épisode 3

par Ève Grimbert | Florence Drouin et Jean-Philippe Isoletta

À l'époque des paquebots - épisode 4

par Ève Grimbert | Pierre Martin

À l'époque des paquebots - épisode 5

par Ève Grimbert | Alain Lafuente et Jean-Pierre Sarzier

À l'époque des paquebots - épisode 6

par Ève Grimbert | Mohamed Boukatem

À l'époque des paquebots - épisode 7

par Ève Grimbert | Chantal

À l'époque des paquebots - épisode 8

par Ève Grimbert | Monique Salord

À l'époque des paquebots - épisode 9

par Ève Grimbert | Yannick

À l'époque des paquebots - épisode 10

par Ève Grimbert | Guy Raibon

À l'époque des paquebots - épisode 11

par Ève Grimbert | Colette Nivelon

À l'époque des paquebots - épisode 12

par Ève Grimbert | Victor

À l'époque des paquebots - épisode 13

par Ève Grimbert | Patricia Robin

À l'époque des paquebots - épisode 17

par Ève Grimbert | Nathalie, Bastien, Hervé, Lydie et Alain

À l'époque des paquebots - épisode 14

par Ève Grimbert | Julien Douady

À l'époque des paquebots - épisode 15

par Ève Grimbert | Roberto

À l'époque des paquebots - épisode 16

par Ève Grimbert | Philippe Grandvoinnet

“la chambre”

sana#3 « la chambre » (concept – construction et protocole), ancienne cure de Saint-Hilaire-du-Touvet, octobre 2018

Il ne reste plus rien là-haut. Pourtant, il y a toujours quelque chose à cet endroit. C’est le « genius loci »*.
Nous avons décidé d’y retourner et de nous y installer pour y habiter quelques temps. Réapproprier l’espace transformé. Actualiser le paysage oublié. Éprouver ce qu’il se passe ici. Faire honneur à l’esprit du lieu (au moment où la société préfère l’oublier, laissant l’État gérer la Zone). S’assurer la jouissance paisible d’un lieu désirable.

Dès lors, il nous faut « des murs, un plancher et un toit » selon la formule de Philippe Madec. Une architecture minimale pour s’abriter mais aussi pour vivre ensemble ; et pour être en relation avec la vue, la lumière, l’air, la pente et l’expérience de ceux qui nous ont précédés. Une construction inspirée du plan-type d’une chambre de l’ancien hôpital qui était situé ici ; et d’autres habitats voisins, comme les modules du chantier de démolition ou la cabane du berger située 500 mètres plus haut. C’est ce que nous avons conçu en octobre 2018.

« La chambre », viendrait se poser sur les gravats des bâtiments démolis, comme les sanatoria étaient venus se poser sur les pâturages 90 ans plus tôt. L’implantation se trouverait à l’emplacement même d’une ancienne galerie de cure, en terrasse, face aux sommets.
Notre quotidien emprunterait à la vie sanatoriale ses horaires de lever, de repas, de coucher, prise de températures, relevé météorologique, lectures, envoi de cartes postales, loisirs, visites. Un séjour qui jouerait à la fois de la retraite, de l’hospitalité, du soin et de la mission topologique**.
Pour quelques temps.

* « Genius loci est une locution latine qui peut de traduire en français par « esprit du lieu ». D’un côté, l’esprit fait référence à la pensée, aux humains et aux éléments immatériels. De l’autre côté, le lieu évoque un site, un monde physique matériel. Son utilisation dans la culture populaire renvoie généralement à l’atmosphère distinctive d’un endroit. » Extrait de l’article Genius loci, wikipedia.org, Internet, déc. 2018.

** La topologie s’intéresse donc à l’étude des lieux, appelés en général espaces et aux propriétés qui les caractérisent (fr.wikipedia.org)

Le plan de la construction et protocole de vie nés du travail de recherche lors de cette résidence est reporté au verso de l’édition sana#3 . Puis « La chambre », sous forme d’installation-performance, est réalisée en avril 2019.

 

 

octobre 2018 – résidence à l’ancienne cure du village à Saint-Hilaire-Touvet