
sana#3 « une (re)composition » (résidences 2017-2018 + 2019)
Ces établissements hospitaliers étaient en voie de disparition et avec eux, une certaine manière de vivre et travailler sur le Plateau des Petites Roches, bouleversée dans sa sociologie, son économie et sa culture.
Les bâtiments abandonnés ont longtemps dérangé, à l’état de ruines où ils étaient devenus. « Vivement qu’ils soient démolis » pouvait-on entendre parfois, pour ne plus les voir comme ça. On attendait l’arrivée des pelles mécaniques et le grand nettoyage. Après 4 ans de chantier de préparation (retrait de l’amiante et du plâtre, tri des matériaux, réseaux, etc), la destruction des murs a duré le temps de l’été-automne 2018, les bâtiments ont été rasés, les gravats concassés sur place.
Au printemps suivant, les engins à chenilles sont revenus brasser des milliers de mètres cubes de gravats pour remodeler les pentes et apporter de la terre végétale exogène * : ordre préfectoral de « retour à la nature » dans le fracas des machines, pour effacer toute trace de son passé multiple. L’esprit du lieu reste présent, ses histoires successives résonnent, la nature vibre, le paysage se décompose.
Alors, cette troisième année du projet « Les sana » fut celle de la (re)-composition.
Composer une musique pour recomposer l’histoire dispersée (polyphonie), composer le plan d’un habitat pour recomposer le panorama éparpillé (la chambre), composer avec de multiples paroles pour recomposer l’expérience des lieux (radio).
Trois volets de création ont donc été développés sur cette dernière année des résidences qui s’est étendue dans le temps.
* L’adjectif exogène qualifie ce qui provient d’une source extérieure à un système. Le terme exogène est parfois utilisé dans le langage courant comme synonyme d’étranger, par opposition à indigène.
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